Je suis par hasard tombé sur un article beaucoup plus complet que celui que j'ai posté, publié dans Ironmagazine. Je l'ai donc traduit entièrement pour ceux "qui ne lisent pas l'anglais". A noter que j'ai réalisé la traduction avec mes pognes, donc théoriquement, elle devrait être de meilleure qualité que celle proposée par Google, mais si vous trouvez des erreurs, n'hésitez pas à le préciser.
J'ai fait des renvois pour certains mots techniques, afin que ceux désireux de poursuivre les recherches puissent bénéficier d'un accès direct à de plus amples informations.
La taurine
Traduction intégrale d’un article publié dans Iron magazine :
http://www.ironmagazine.com/review56.htmlIntroductionLa taurine est un acide aminé contenu, sous forme libre, en abondance dans de nombreux tissus. Il est différent des autres acides aminés car il n’est pas contenu dans les protéines, bien qu’il joue de nombreux rôles dans le corps humain, y compris dans la conjugaison des acides biliaires, la détoxification, la stabilisation membranaire, l’osmorégulation (processus homéostatiques qui maintiennent l'osmolarité d'un être vivant à son niveau normal, c'est-à-dire qui interviennent dans la régulation de la concentration en sels dissous dans les fluides internes de cet être vivant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Osmor%C3%A9gulation ), la modulation de la neurotransmition de l’excitation et les niveaux de calcium intracellulaires.
L’apport moyen en taurine chez l’humain est estimé à environ 60mg par jour, mais la prise d’un complément en taurine peut grandement excéder cet apport et entrainer une augmentation des niveaux de taurine dans de nombreux tissus.
L’objectif de cet article est de détailler l’ensemble des bénéfices que la prise d’un complément en taurine est susceptible de conférer.
ExerciceL’exercice physique et le vieillissement provoque une réduction des niveaux de taurine dans le muscle (1-3). Dans ces conditions, un complément en taurine augmente les performances au cours de l’exercice et accroit respectivement les propriétés électriques et contractiles du muscle chez le rongeur (1, 3).
Chez des rats en bonne santé, un complément en taurine étend la durée de course avant l’épuisement de 73.8 minutes à 98.8 minutes (soit 25 minutes supplémentaires). De plus, le poids des muscles jumeaux et soléaires a augmenté, mais la différence n’était pas statistiquement signifiante (1). Une boisson contenant de la taurine, de la caféine et des sucres simples augmente les performances en endurance chez l’humain et une portion significative de ces effets est provoqué par la taurine seul (1-4). Cependant, aucune synergie entre ces différents produits n’a été établie, du fait que des qu’aucune étude utilisant uniquement de la taurine n’a encore été effectuée chez l’humain.
La taurine permet de contrer l’effet de fatigue induit par l’exercice chez des souries souffrant de dystrophie (trouble de la nutrition d'un organe et donc de sa croissance, dégénérescence ou le développement défectueux d'un organe ou d'une partie du corps :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dystrophie ), elle est même plus efficace que la créatine dans ce cas (5) et elle protège également les tissus musculaire des lésions pouvant être provoquée par une ischémie-réperfusion (diminution de l'apport sanguin artériel à un organe :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Isch%C3%A9mie ) (6). Parmi ses mécanismes d’action supposés apparait également la stabilisation membranaire et la modulation des canaux ioniques ou la capacité de stockage des ions calcium (1, 3-4), ces effets peuvent toutefois s’expliquer par plusieurs raisons (notamment l’osmorégulation).
Santé cardiaqueLa concentration de taurine dans le cœur est très élevée et constitue plus de 50% de la quantité d’acides aminés (7). Parmi ses rôles multiples il est possible de relever sa fonction de protection des excès, ou des niveaux inadéquats de calcium intracellulaires, en agissant comme un stabilisateur membranaire, ainsi que sa capacité de protection contre les blessures et le stress oxydatif (7-8 ). Bien que le niveau de taurine dans le cœur soit strictement régulé, des diminutions chroniques pourraient engendrer de sévères cardiomyopathies (8 ).
Dans certaines conditions, comme une insuffisance cardiaque congestive pourrait perturber l’homéostasie (état d’équilibre) e la taurine. Dans une étude menée sur 14 sujets souffrant d’insuffisance cardiaque congestive, la prise de 6g de taurine par jour a permis de amener le niveau d’insuffisance cardiaque de 5.8 à 3.7 (soit une réduction de 2.1), alors qu’aucune amélioration n’a été relevée dans le groupe placébo.
Chez l’animal atteint d’insuffisance cardiaque congestive, l’administration de 100mg/kg de taurine abaisse le taux de mortalité de 58% à 11% (soit une réduction de 47%) (7). Que ce soit in vive ou in vitro, la taurine protège le cœur des dommages causés par l’ischémie en agissant comme un antioxydant et un stabilisateur membranaire (8, 9).
La taurine réduit également les arythmies provoquées par les produits chimiques ou l’ischémie (7, 9). Enfin, l’administration de taurine améliore le fonctionnement cardiaque chez des rats soumis à une charge de stress importante (nage forcée) (10).
HypertensionUtilisée chez l’animal souffrant d’hypertension incluant le rat hypertendu, le rat « DOCA-sel », le rat sensible au sel Dahl-S et celui atteint d’hypertension rénovasculaire, l’efficacité de la taurine comme traitement a été démontrée. Elle prévient également de l’hypertension chez le rat ayant reçu une diète riche en fructose ou traité à l’alcool.
Chez des humains hypertendus, la prise de 6g de taurine par jour réduit significativement la pression artérielle. Cet effet a été vérifié dans deux autres études, avec seulement l’utilisation de 3g de taurine dans l’une d’elle. En revanche, la taurine ne réduit pas la pression artérielle chez des humains ne souffrant pas d’hypertension, ce qui indique que le mécanisme d’action est spécifique à cette pathologie. Les effets impliqués sont ceux du SNC et du niveau de modulation hormonale (11).
AthéroscléroseLa taurine est bénéfique dans de nombreux marqueurs l’athérosclérose, et réduit son développement chez l’animal. Les niveaux de cholestérol chez des animaux sous taurine sont également améliorés (en réduisant le LDL ou le cholestérol total, ou encore en augmentant le HDL).
Cette étude a été menée chez des souris, rats, lapins souffrants d’hyperlipidémie et nourris par une diète riche en cholestérol, des rats diabétiques de type II et des rats normaux (12-15).
Dans une étude avec placébo contrôlé en simple aveugle effectuée sur des humains en bonne santé ayant reçu une alimentation susceptible d’augmenter le taux de cholestérol, la prise de 6g de taurine par jour a réduis le taux de LDL cholestérol ainsi que le niveau total de cholestérol (7). Cette réduction est due à la conjugaison de l’augmentation d’acide biliaire et des effets antioxydants (7, 12-14).
De plus, la taurine prévient du stress sur le réticulum endoplasmique organite présent dans les cellules eucaryotes :
http://fr.wikivisual.com/index.php/R%C3%A9ticulum_endoplasmique ) induit par l’homocystéine (acide aminé soufré résultant du catabolisme de la méthionine ou de la cystathionine :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Homocyst%C3%A9ine ) (16) et améliore les fonctions endothéliales chez de jeunes fumeurs, en affichant un effet supérieur à la vitamine C (17-18).
NeuroprotectionLe cerveau est un autre endroit où le niveau de taurine est particulièrement important. Cet acide aminé joue un rôle prépondérant dans son développement et sa régénération et permet la suivie ainsi que la prolifération des neurones (19). De plus, un complément en taurine exerce un effet pharmacologique sur le cerveau (20).
Il s’agit d’un puissant neuroprotection contre l’excitotoxicité du glutamate (processus pathologique d'altération et de destruction neuronale :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Excitotoxicit%C3%A9 ), l’ischémie cérébrale, le stress oxydatif et la production de toxines (incluant le tétrachlorure de carbone et l’ammoniac) (21-25).
Entre autre, cette neuroprotection est due à la régulation de l’homéostasie du calcium et à son apoptose (autodestruction cellulaire), la récupération directe des toxines et la réduction du stress oxydatif (23-26). Il est également possible qu’elle agisse comme un anti convulsant ainsi que dans la prévention de l’épilepsie (7, 27-28).
La mémoireLa taurine joue un rôle important dans la potentialisation à long terme. Il améliore la mémoire chez des souris traitées avec de multiples agents amnésiques tel que le pentobarbital (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pentobarbital ), le cycloheximide (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycloheximide ), le nitrite de sodium (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nitrite_de_sodium ) et l’alcool.
Cependant, il n’améliore pas la mémoire pas la mémoire chez des souries non traitées et en bonne santé (29). Il améliore également la mémoire de rats exposés à l’ozone (30). Il élève les taux d’acétylcholine (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ac%C3%A9tylcholine ) chez l’animal et une réduction des niveaux de taurine a été enregistrée chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer (7).
Toutefois, rien ne prouve à ce jour que la taurine améliore la mémoire chez des humains, bien qu’il soit envisageable que cet acide aminé puisse avoir un effet chez des individus souffrant de troubles de la mémoire.
Diabète & sensibilité à l’insulineLorsqu’elle est administrée chez des souris ayant reçu une infusion de glucose pendant 6 heures, la taurine inhibe le développement de résistance à l’insuline, qui apparait premièrement dans les muscles (31).
La taurine empêche également la formation d’hyperglycémie et le développement de résistance à l’insuline chez des rats nourris par une diète riche en fructose (32). Pour ces raisons et pour d’autres, la taurine est source d’espoir dans le traitement du diabète. Chez des diabètes, le niveau d’acide arachidonique (http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_arachidonique ) requis pour la formation d’agrégation plaquettaire (adhésion des plaquettes entre elles et au collagène) est trop bas et la taurine permet de réduire cet effet (7).
Par ailleurs, cet acide aminé améliore le fonctionnement des reins chez des animaux atteints de diabète (59-60). En plus de son mécanisme antioxydant, la taurine élève la sécrétion de nitrite (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nitrite ) ainsi que la formation de kinine (http://fr.wikipedia.org/wiki/Kinine ), ce qui représente un bénéfice considérable.
Fibrose kystique(http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=fibrose_kystique_pm )
La taurine peut aider dans le traitement de la fibrose kystique par deux moyens.
Premièrement en palliant à la mauvaise absorption des aliments : une étude menée en double aveugle a prouvé que 30mg/kg par jour a permis d’atténuer la stéatorrhée (quantité anormale de lipides dans les selles) chez des enfants souffrant de fibrose kystique.
Un complément en taurine aide également à maintenir le niveau de taurine dans les poumons. En l’associant à de la niacine, la taurine permet de réduire les blessures pulmonaires chez des souries atteintes de cette pathologie (33). Il protège également le poumon contre le stress oxydatif provoqué par l’exposition à l’ozone (34).
Les yeuxLa rétine est une autre zone dont la concentration de taurine est élevée, bien que son rôle ne soit pas tout à fait établi. Une déficience en taurine a été détectée chez des humains et des animaux souffrants de disfonctionnement visuels. Ces derniers pouvant être contrés par la prise d’un complément de cet acide aminé (35).
En y ajoutant du Diltiazem et de la vitamine E, la taurine permet de limiter la réduction du champ de vision provoquée par une rétinite pigmentaire. L’expérience fut renouvelée avec uniquement de la taurine, mais les résultats cliniques manquaient de signification (7, 36).
La taurine inhibe également le stress oxydatif dans la lentille de la cataracte (37) et protège d’anomalies rétiniennes provoquées par le diabète chez des rats. Elle se révèle dans ce cas plus efficace que la vitamine E et le sélénium (38-39).
Métaux lourds et toxinesLa taurine protège de nombreux organes contre les toxines et le stress oxydatif provoqué par une variété de substance. Cet acide aminé neutralise les toxines de l’acide hypochlorique, protégeant ainsi les dommages causés à l’ADN (7).
Dans le foie, la taurine inhibe les effets toxiques d’une alimentation riche en fructose, en alcool, acétaminophène et thioacétamine chez le rat. La taurine améliore également certains marqueurs chez des patients souffrants d’hépatite (7, 40-43).
Dans les reins, la taurine protège contre la toxicité du cisplatine et prévient des dommages rénaux provoqués par une alimentation riche en sel chez des rats sensibles au sel (44-45). La taurine protège également contre les ulcères causés par la monochloramine, une toxine associée à une infection provoquée par la bactérie Helicobacter pylori (46).
L’accumulation de métaux lourds peut avoir diverses effets toxiques et la taurine réduis les dommages causés par un excès engendrés par un excès de cadmium, de cuivre et de plomb chez le rat (47-49). La taurine réduit également les effets toxiques de l’huile de poisson oxydé chez les rats (50).
La peauIn vitre, la taurine améliore la récupération d’une blessure provoquée par brûlure sur la peau et un gel topique de taurine accélère la cicatrisation chez la souris (51-52).
En tant qu’osmolyte, la taurine permet de maintenir l’hydratation de l’épiderme lorsqu’il est exposé à un environnement sec (53), mais l’effet d’un complément oral en taurine sur l’hydratation de la peau n’a pas été déterminé à ce jour.
Santé générale et prolongement de la vie
Le vieillissement est associé a une diminution de la teneur en taurine dans divers tissus, y compris dans le foie, les reins, le cerveau, les yeux, la rate, le sang et le muscle. Un complément oral en taurine peut élever le niveau de taurine à un niveau supérieur à celui des adultes en bonne santé (3, 54-55).
Un complément en taurine permet de réduire le niveau de protéines carbonylées associé au vieillissement et aide à la restauration des protéines ainsi que des thiols acides solubles (On nomme les thiols en ajoutant le suffixe thiol après le nom, ou en utilisant le préfixe sulfanyl ou thio lorsque ce substituant n’est pas prioritaire) chez des rats âgés.
La prise de ce complément permet également de bloquer la réduction de l’IGF-1 provoqué par le vieillissement et aide à la rétention des nutriments antioxydants comme la vitamine E et la vitamine A (54-57).
Dosage & toxicitéAucun signe de toxicité n’a été détecté dans les études menées chez des animaux (58). Afin d’apporter des bénéfices sur la santé et augmenter les performances physiques durant les exercices, la dose communément utilisée est comprise entre 1g et 4g par jour (avec au moins 1g avant l’entrainement), alors que les doses utilisées dans les expériences étaient de l’ordre de 3g à 6g par jour.
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